dimanche 26 avril 2015

Réflections et Actes...

 parle-nous de la religion!
 ai-je parlé d'autre chose ?
 n'est-elle pas toutes réflexions et tout acte ?
 et ce qui est ni acte ni réflexion, mais un émerveillement et une surprise
 jaillissant sans trêve de l'âme,
 même quand les mains taillent la pierre ou tendent le métier à tisser
 qui peut disjoindre sa foi de ses actions ?
 ou sa conviction de ses occupations ?
 qui peut répandre ses heures devant Lui, disant,
 "celles-ci pour Dieu et celles-là pour moi-même
 celles-ci pour mon âme
 et ces autres pour mon corps ?
 toutes vos heures sont des ailes qui battent à travers l'espace
 qui sépare votre moi de votre moi
 celui qui porte sa moralité comme ses plus beaux habits
 serait mieux dénudé
 le vent et le soleil ne marqueront pas de rides dans sa peau
 et celui qui règle sa conduite selon la morale
 emprisonne l'oiseau chanteur de son être dans une cage
 le chant le plus libre ne peut passer
 à travers les barreaux et les grilles
 et celui pour qui le culte est une fenêtre,
 que l'on peut aussi bien ouvrir que fermer
 n'a pas encore visité la maison de son âme
 dont les fenêtres sont ouvertes de l'aurore à l'aurore
 votre vie de tous les jours
 est votre temple
 et votre religion
 chaque fois que vous y pénétrez
 emportez avec vous votre être tout entier
 prenez la charrue et la forge
 le maillet et le luth
 les choses que vous avez façonnées
 pour votre besoin
 ou pour votre délice
 car dans le rêve
 vous ne pouvez vous élever
 au-delà de vos réussites
 ni sombrez plus bas que vos échecs
 et
 prenez
 tous les hommes avec vous
 car dans l'adoration
 vous ne pouvez voler plus haut
 que leurs espoirs
 ni vous abaissez
 plus bas
 que leur désespoir
 et si vous voulez connaître Dieu
 ne soyez donc pas celui
 qui résout les énigmes
 regardez plutôt
 auprès de vous
 et vous Le verrez
 jouant avec vous
 et regardez dans l'espace
 vous Le verrez
 marchant dans les nuages
 étendant ses bras
 dans l'éclair
 et retombant
 en pluie
 vous Le verrez
 sourire
 dans les fleurs
 puis
 s'élevant
 et
 agitant
 ses mains
 dans
 les arbres